Qui connait cette femme d’exception qui fut la deuxième Française et le premier médecin à recevoir le titre illustre de « Juste parmi les nations » ? Cette alsacienne, protestante, qui ne fut ni juive, ni résistante, ni engagée politique, fut internée en 1942 dans les camps français avant d’être déportée à Auschwitz, puis à Ravensbrück. En tant que médecin, elle est affectée dans les infirmeries. Là, elle cache des condamnées à mort, truque les feuilles de surveillance, et surtout refuse catégoriquement de participer aux expérimentations sur des êtres humains. Ses connaissances en psychiatrie l’aide à tenir tête aux pires médecins nazis parmi lesquels les docteurs Wirths, Clauberg et Mengele. Une fois libérée, elle s’efface, renonce à la psychiatrie et devient médecin scolaire. Elle sort de son silence en 1964 lors du procès de Londres où un ancien détenu chirurgien, collaborateur des nazis a porté plainte pour diffamation. Son témoignage sera essentiel pour rétablir la vérité. Le juge dira d’elle : « C’est l’une des personnes humaines les plus grandes et les plus courageuses à avoir témoigné lors devant un tribunal anglais. »
Atteinte d’une maladie neurodégénérative, elle met fin à ses jours en 1988.
Le récit de Denis Labayle fait revivre avec passion l’incroyable histoire de cette femme aussi discrète que courageuse. Une conscience pour une humanité qui en a bien besoin !