Depuis le dieu Ganesh à qui on aurait greffé une tête d’éléphant, la légende des jumeaux saint Côme et saint Damien avec le miracle de la jambe noire, saint Eloi et le miracle du pied de cheval coupé, la transplantation fascine. Elle va des autogreffes (patient lui -même) aux allogreffes (entre un être et un autre) pour récemment parvenir aux xénogreffes avec un cœur porcin greffé pour la première fois chez un homme en 2022. C’est un modèle d’analyse des ruptures en médecine avec des chemins parsemés d’embûches avec beaucoup d’échecs initiaux incitant à une grande humilité et à une volonté soutenue des pionniers, des victoires parfois modestes ou importantes. Des travaux multiples préparatoires chez les animaux permettant la technique chirurgicale, la définition de la mort cérébrale avec son contexte initialement permissif puis législatif autorisant les prélèvements, la prise en charge anesthésique, médicale et réanimatoire, l’aspect immunologique avec notamment la découverte de la cyclosporine, ces progrès nécessaires et interdépendants traceront un chemin permettant une réussite de la greffe. Une greffée nous donnera son vécu personnel et familial.